mercredi 8 juin 2016

"Misery" de Stephen King


“Misery” de Stephen King.
Ed. J’ai Lu 1995. Pages 440.

Résumé: Misery Chastain est morte. Paul Sheldon l'a tuée avec plaisir. Tout cela est bien normal, puisque Misery Chastain est sa créature, le personnage principal de ses romans. Elle lui a rapporté beaucoup d'argent, mais l'a aussi étouffé : sa mort l'a enfin libéré. Maintenant, il peut écrire un nouveau livre.
Un accident de voiture le laisse paralysé aux mains d'Annie Wilkes, l'infirmière qui le soigne chez elle. Une infirmière parfaite qui adore ses livres mais ne lui pardonne pas d'avoir fait mourir Misery Chastain. Alors, cloué dans sa chaise roulante, Paul Sheldon fait revivre Misery. Il n'a pas le choix...

La 7 de la page 7: “Comme une idole, elle prenait tout le reste.”

Avec “Misery”, Stephen King touche à l’angoisse de l’écrivain: tomber sur une fan complètement barrée qui exige qu’on ramène à la vie un de ses personnages préférés. Et elle n’y va pas de main morte. Tortures physiques, psychologiques. On est dans un huis clos étouffant et particulièrement bien maîtrisé. On souffre en même temps que Paul et on se crispe à chaque bruit de la maison. Est-ce son geôlier qui revient ou a-t-il la possibilité de s’enfuir. King met en évidence ces personnages incapables de faire la différence entre la réalité et la fiction. Cela peut arriver avec le cinéma, la télévision et même avec la littérature. Bon nombre de lecteurs de “Harry Potter” se sont indignés de la mort de Dumbledore. Et ici, King met cette réalité artistique en avant. A partir de quel moment les personnages d’un auteur ne lui appartiennent plus? Mais comme toujours, King pousse sa réflexion à l’extrême et nous engouffre dans un cauchemar haletant. Du grand King.


Extrait: “Fous un écrivain à poil, fais le tour de ces cicatrices, et il te racontera en détail l'histoire de la plus petite d'entre elles. Les grandes sont à l'origine de tes romans, pas l'amnésie. C'est tout à fait utile d'avoir un peu de talent pour devenir écrivain, mais la seule chose qui soit absolument indispensable, c'est la capacité de se souvenir de la moindre cicatrice. “

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