jeudi 3 mars 2016

"Sujet 375" de Nikki Owen


“Sujet 375” de Nikki Owen
Ed. Super 8 2015. Pages 413.

Résumé: Maria Cruz-Banderras est en prison. Si elle est convaincue d’être innocente des faits qui lui sont reprochés, toutes les évidences sont contre elle. Son alibi ne tient pas la route et les tests ADN confirment qu’elle était bien sur les lieux du crime au moment du meurtre. Atteinte du syndrome d’Asperger, Maria se souvient de tout… sauf de ce qui la concerne intimement. Auprès des thérapeutes, elle va puiser dans ses facultés uniques pour tenter de se remémorer son passé récent. Des endroits étranges. Des gens plus étranges encore… Le puzzle épars qu’elle essaie de reconstituer ne semble pas faire sens. Sauf à croire à des années de mensonges et de faux-semblants. Ce qui est, bien sûr, totalement impossible. À moins que… Trauma, amnésie, menace latente… le roman de Nikki Owen entraîne le lecteur dans un véritable cauchemar éveillé. Entrez dans ce thriller psychologique à l’intrigue diabolique, où la tension monte au fil des pages jusqu’à devenir insupportable.

La 7 de la page 7: “L’homme incline la tête.”

Avec “Sujet 375”, on oscille entre un côté psychologique et un côté conspiration. On ne sait pas très bien où l’auteur veut nous emmener. Maria est-elle psychologiquement instable ou est-elle le centre d’une expérience menée par le gouvernement? Le doute plane longtemps. Trop longtemps. Le récit s’enlise dans sa propre intrigue. Dès que l’on pense avoir trouvé la solution, on nous envoie ailleurs. Sans réellement se soucier de savoir si on continue à suivre. Danser d’un pied sur l’autre pendant 413 pages, c’est beaucoup trop long. Surtout qu’on tergiverse longtemps pour une fin qui, somme toute, ne relève pas l’attente engendré par l’histoire. Vous hésitiez entre x et y? Voilà, c’est y. Merci bonsoir. C’est un peu léger quand on vient de se manger 400 pages... Là où le roman se veut complexe, il est juste contradictoire. Là où il se veut haletant, il est inutilement répétitif.
Et c’est vraiment dommage car cela commençait bien. Et le procédé d’attente fonctionne un moment. Mais au final, est-ce que ça en valait vraiment la peine? Dans sa conclusion, l’intrigue se dégonfle et l’auteur choisit la solution de facilité, celle qui demande le moins d’explication et fait écrouler des personnages qui, un moment, étaient bien écrits voir même attachants. Tout ça pour ça. Vraiment dommage.

Extrait: “L’homme s’accroupit et ramasse la photographie: l’image de la tête pend entre ses doigts. Nous la regardons, tous les deux, simples spectateurs. Un léger courant d’air s’immisce par la fenêtre et le visage s’agite d’avant en arrière. Nous ne disons rien. Dehors, la circulation bourdonne, les bus crachent des nuages de pollution. Et la photographie continue à se balancer. Le crâne, les os, la chair. Le prêtre est vivant. Il n’est pas éclaboussé de sang et d’entrailles. Ses yeux ne sont pas écarquillés, froids, figés par la mort. Il est vivant, il est chaud, il respire. Je frissonne; l’homme ne bronche pas.”

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