mercredi 28 octobre 2015

"Expo 58" de Jonathan Coe

"Expo 58" de Jonathan Coe
Ed. Gallimard 2014. Pages 326.

Résumé: Londres, 1958. Thomas Foley dispose d’une certaine ancienneté au ministère de l’Information quand on vient lui proposer de participer à un événement historique, l’Exposition universelle, qui doit se tenir cette année-là à Bruxelles. Il devra y superviser la construction du Pavillon britannique et veiller à la bonne tenue d’un pub, Le Britannia, censé incarner la culture de son pays. Le jeune Foley, alors qu’il vient de devenir père, est séduit par cette proposition exotique, et Sylvia, son épouse, ne voit pas son départ d’un très bon œil. Elle fera toutefois bonne figure, et la correspondance qu’ils échangeront viendra entrecouper le récit des nombreuses péripéties qui attendent notre héros au pays du roi Baudouin, où il est très vite rejoint par de savoureux personnages : Chersky, un journaliste russe qui pose des questions à la manière du KGB, Tony, le scientifique anglais responsable d’une machine, la ZETA, qui pourrait faire avancer la technologie du nucléaire, Anneke, enfin, l’hôtesse belge qui va devenir sa garde rapprochée…

La 7 de la page 7: "Très heureux de faire votre connaissance, Foley." 

Jonathan Coe nous livre ici un roman d'espionnage complètement atypique. Le ton est effectivement très différent de ce qu'on peut généralement trouver dans un roman d'espionnage de base. L'ambiance de ce roman est très agréable et paradoxalement très étouffante. Étouffante car on se sent enfermé dans cette Exposition Universelle. Mais en même temps, il fait quand même bon vivre dans ce huis-clos assez particulier. C'est donc une ambiance assez paradoxale. 
Le personnage de Foley est très bien écrit. Il oscille entre la naïveté (voire la bêtise) et un côté extrêmement attachant (mais on se tape le front assez fréquemment quand même)
Coe, grâce à ce roman, met en avant une certaine couche de la société qui aime se mettre en avant alors qu'ils n'ont pas forcément les moyens d'assumer leurs propos ou leurs bravades. 
Les descriptions de Coe sont implacables et nous emmènent bien dans les méandres de l'Expo 58. On se promène de pays en pays tout en restant dans un univers feutré. Cela nous ferait presque regretté de ne pas nous être promenés nous-mêmes dans cette Exposition Universelle. Mais grâce à Coe, finalement, c'est un peu comme si on y avait été. 

Extrait: "Ici, pendant les six prochains mois, convergeraient tous les pays dont les relations complexes entre conflits et alliances, dont les histoires riches et inextricablement liées avaient façonné et continuaient de façonner la destinée du genre humain. Et cette folie éblouissante était au cœur du phénomène, gigantesque treillis de sphères interconnectées, impérissables, chacune emblématique de cette minuscule unité mystérieuse que l’homme venait si récemment d’apprendre à fissionner : l’atome. Cette vue seule lui fit battre le cœur."  

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