lundi 7 décembre 2015

"Gatsby le Magnifique" de F. Scott Fitzgerald


“Gatsby le Magnifique” de F. Scott Fitzgerald.
Ed. Le Livre de Poche 2003. Pages 204.
Titre Original: “The Great Gatsby”

Résumé: Dans le Long Island des années vingt, la fête est bruyante et la boisson abondante. Surtout chez Jay Gatsby. Aventurier au passé obscur, artiste remarquable par sa capacité à se créer un personnage de toute pièce, Gatsby, figure solaire par son rayonnement, lunaire par le mystère qu'il génère, est réputé pour les soirées qu'il donne dans sa somptueuse propriété. L'opulence, de même que la superficialité des conversations et des relations humaines, semblent ne pas y avoir de limites. C'est pourquoi l'illusion ne peut être qu'éphémère. Parmi les invités de cet hôte étrange se trouve Nick Carraway, observateur lucide qui seul parvient à déceler une certaine grandeur chez Gatsby, incarnation de multiples promesses avortées. Ce roman visuel qui se décline dans des tons d'or, de cuivre et d'azur, s'impose également comme la chronique d'une certaine époque vouée, telle la fête qui porte en elle son lendemain, à n'être magnifique que le temps d'un air de jazz.

La 7 de la page 7: “Puis elle m’informa dans un souffle que la jeune équilibriste se nommait Baker.”

Dès mon âge le plus tendre et le plus facile à influencer, mon père m’a donné un certain conseil que je n’ai jamais oublié.
-       Chaque fois que tu te prépares à critiquer quelqu’un, m’a-t-il dit, souviens-toi qu’en venant sur terre tout le monde n’a pas eu droit aux mêmes avantages que toi.”
Ainsi commence le chef-d’oeuvre de Fitzgerald.
Dès le départ, Fitzgerald brouille les pistes. Gatsby est mystérieux, entouré d’une aura énigmatique. Il le décrit comme un personnage complexe et bien au-dessus de notre compréhension. Mais l’auteur nous trompe, tout comme Gatsby trompe son entourage.
“Gatsby le Magnifique” est une sombre et triste histoire d’amour. Enrobée dans une atmosphère des années 20, de jazz, de fêtes... La poudre nous a été jétée aux yeux et l’évidence nous a d’abord échappée. Vouloir savoir qui est ce mystérieux Gatsby nous a aveuglé, comme tout le monde. On ne s’est pas demandé qui il est réellement. Un amoureux déçu.
“Daisy glissa aussitôt son bras sous le sien, mais il semblait comme oppressé par ce qu’il venait de dire. Peut-être avait-il pris conscience que cette lumière verte, si longtemps vitale pour lui, venait de s’éteindre à jamais. La distance qui le séparait de Daisy était si proche, presque à la toucher, aussi proche qu’une étoile peut l’être de la lune, et ce n’était plus désormais qu’une lumière sur la jetée. Son trésor venait de perdre l’une de ses pierres les plus précieuses.”
Gatsby est riche. Il est envié et pourtant, il est malheureux. Malheureux de ne pouvoir aimer la femme que son coeur a choisi. Il vit dans ses rêves d’amour. Tout ce qu’il fait est mué par le désir qu’il ressent pour l’amour de Daisy. Tant qu’il s’enferme dans ses rêves en oubliant la réalité des choses. L’argent
“Et par moments peut-être zu cours de cette après-midi Daisy s’était-elle montrée inférieure à ses rêves –mais elle n’était pas fautive. Cela tenait à la colossale vigueur de sib aptitude à rêver. Il l’avait projetée au-delà de Daisy, au-delà de tout. Il s’y était voué lui-même avec une passion d’inventeur, modifiant, amplifiant, décorant ses chimères de la moindre parure scintilante qui passait à sa portée. Ni le feu ni la glace ne sauraient atteindre en intensité ce qu’enferme un homme dans les illusions de son coeur.”
Gatsby a tout pour être heureux mais il ne le sera pourtant jamais car il désire une chose qu’il ne pourra jamais avoir. Entouré de son vivant, il meurt seul. Nick est sa seule connaissance à faire le déplacement pour ses funérailles. Tout n’était que vent et illusion. Fitzgerald nous a écrit une tragédie grèque contemporaine. Un tour de force. Consumons la vie avant qu’elle nous consume sans paillettes ni de fumée factice.  Sans argent aveuglant. Vivre comme Gatsby n’a pu le faire.

Extrait: “Le pasteur luthérien de Flushing est arrivé un peu avant trois heures. Malgré moi, j’ai commencé à guetter les voitures. Le père de Gatsby guettait de son côté. Le temps passait. Les domestiques se sont regroupés dans le hall, un à un. J’ai vu le vieil homme plisser les paupières avec inquiétude, et il a dit quelque chose à propos de la pluie, d’une voix pensive, hésitante. Le pasteur regardait sans cesse sa montre. Je l’ai pris à part et lui ai demandé d’attendre une demi-heure. Mais en pure perte. Personne n’est venu.”

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