mardi 7 juillet 2015

"L'Or" de Blaise Cendrars

"L'Or" de Blaise Cendrars.
Ed. Folio 2007. Pages 169.

Résumé: De l'or. Johann August Suter veut de l'or. Il quitte l'Europe, part pour l'Amérique. Nous sommes en 1834. Il prend le bateau, débarque à New York, pousse sa route jusqu'en Californie. Ça sent de plus en plus l'or. Il achète une parcelle de terre, creuse une mine, construit un véritable empire. Il réalise son rêve américain. Il pense à sa femme qui va le rejoindre, et croit que le précieux métal lui apportera un réel bonheur. Ce qu'il ne sait pas, c'est que tout le monde a décidé de faire comme lui : les règles changent, et la concurrence devient rude. L'or ne rend plus heureux, il rend seulement riche... 

La 7 de la page 7: C'est le père de Johann August, Hans Suter, qui dirigeait cette dernière manufacture." 

J'ai découvert "L'Or" de Blaise Cendrars au hasard de ma petite librairie de quartier et je me suis vautrée dedans comme sous une couette un soir neigeux d'hiver. 
Cendrars a la capacité de rendre le mot, n'importe lequel, poétique. Le récit est bref mais chaque mot se déguste comme un bon verre de rhum trente ans d'âge. 
Il nous emporte avec Suter dans des contrées imagées. Le lecteur a, ici, le droit d'imaginer sa Californie, à lui, Cendrars ne s'impose pas dans le récit. On ferme les yeux et on voyage aux côtés de Suter. 
Dans un style direct et parfois brutal, Cendrars trouve toujours le mot juste, celui que personne d'autre que lui n'aurait utilisé dans cette phrase là. 
Il me faut maintenant retourner à ma petite librairie de quartier et prendre un nouveau rendez-vous avec ce grand auteur. 

Extrait: "Mais laissons la parole à Johann August Suter. Je copie le chapitre suivant dans un gros cahier à couverture en parchemin qui porte des traces de feu. L'encre a pâli, le papier a jauni, l'orthographe est peu sûre, l'écriture, pleine de paraphes et de queues compliquées, est difficile à déchiffrer, la langue est pleine d'idiotismes, de termes de dialecte bâlois, d'amerenglish. Si la main, d'une gaucherie attendrissante, a souvent hésité, le récit suit son cours, simplement, bêtement. L'homme qui l'a tracé n'a pas une plainte. Il se borne à raconter les événements, à énumérer les faits tels qu'ils se sont passés. Il reste toujours en deçà de la réalité." 

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