vendredi 18 mars 2016

"Revival" de Stephen King


“Revival” de Stephen King.
Ed. Albin Michel 2015. Pages 438.
Titre Original: “Revival: A Novel”

Résumé: La foudre est-elle plus puissante que Dieu ?
Il a suffi de quelques jours au charismatique Révérend Charles Jacobs pour ensorceler les habitants de Harlow dans le Maine. Et plus que tout autre, le petit Jamie. Car l’homme et l’enfant ont une passion commune : l’électricité.
Trente ans plus tard, Jamie, guitariste de rock rongé par l’alcool et la drogue, est devenu une épave. Jusqu’à ce qu’il croise à nouveau le chemin de Jacobs et découvre que le mot « Revival » a plus d’un sens... Et qu’il y a bien des façons de renaître !
Addiction, fanatisme, religion, expérimentations scientifiques… un roman électrique sur ce qui se cache de l’autre côté du miroir. Hommage à Edgar Allan Poe, Nathaniel Hawthorne et Lovecraft, un King d’anthologie.

La 7 de la page 7: “En général, ça marche.”

Les gens qui vous aiment vous offrent de beaux cadeaux à Noël. J’ai reçu “Revival” de Stephen King. Et j’en viens donc à la conclusion qu’il y a bien des gens qui m’aiment! Car ce nouveau King est une petite merveille. J’ai retrouvé mes premiers émois “kingesques”. L’histoire est faussement lente. En effet, l’histoire est en fait un peu secondaire. Ce qu’il y a d’important, ce sont les personnages. Leur vécu, leur ressenti, leurs sentiments... King ne s’emballe pas et nous raconte l’histoire de Jamie. Car malgré ce qu’on peut croire, c’est bien Jamie le sujet de King. Entre gloire et déchéance, sa vie est rythmée par le révérend Jacob mais on reste sur le chemin de Jamie, sans jamais dévier. Un  récit peu banal qui donne une envie irrésistible, d’encore lire un chapitre avant de se coucher. Juste encore un… Et sans le vouloir ni s’en rendre compte, on arrive à la fin. Une fin magistrale et maîtrisée. Entre croyance improbable, foi aveugle et doute persistant, King nous balade dans son imaginaire et on se laisse emporter avec délectation.
Et cette histoire est particulièrement bien écrite. King en profite pour nous livrer une critique sans faille et percutante des évangélistes télévisuels et autres charlatans.
Véritable business aux États-Unis, le commerce de la religion se fait malmener sous la plume de l’auteur avec brio.
Un vrai régal. King n’a jamais aussi bien porté son nom.

Extrait: “Il brandit sa main droite. A son majeur était passé un large anneau d’or. Il y eut un tonnere d’applaudissements t d’alléluias. J’essayais toujours de comprendre à quoi rimait tout cela et ne trouvais pas de réponse. Voilà des gens qui quotidiennement se servaient d’ordinateurs pour rester en contact avec leurs amis et se tenir au courant des nouvelles du jour, des gens qui tenaient les satellites météo et les greffes de poumons pour acquis, des gens qui comptaient vivre des vies de trente à quarante ans plus longues que celles de leurs arrière-grands-parents. Et ils étaient là, à gober une histoire à côté de laquelle le Père Noël et la petite souris paraissaient d’un réalisme grossier. Il leur fourguait des conneries et ils adoreraient ça. J’avais l’idée consternante que lui aussi adorait ça, ce qui était pire. Ce n’était pas là l’homme que j’avais connu à Harlow, ni celui qui m’avait recueilli, cette nuit-là, à Tulsa. Quoique… quand je pensais à la manière dont il avait traité le père de Cathy Morse, ce brave fermier stupéfait et bouleversé, je devais admettre que cet homme-là était déjà en devenir.”

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